Mes 53 lectures de 2021
Très chers amis,
J’ai réussi — de justesse, il faut l’avouer — à lire 53 livres en 2021, pour un total un peu plus de 10 000 pages.
C’est beaucoup moins qu’en 2020, et un peu moins qu’en 2019.
Heureusement que le couvre-feu était en vigueur de janvier à juin!
Quand on a pu retrouver un quotidien un peu plus normal, j’ai découvert l’accueillante librairie autochtone Hannenorak, à Wendake, et fait plusieurs trouvailles sur les rayons du Renaissance des bourgeois d’Outremont.
Même que mes tablettes sont de plus en plus encombrées, malgré mes généreux dons à la boîte à livres du quartier.
Je commencerai d’ailleurs par énumérer les cinq livres qui se sont rajoutés à ma collection cette année. Suivront mes lectures regroupées en sous-genres de façon tout à fait intuitive. Un astérisque après le titre signifie que je recommande. Tout autre symbole réfère à une note en bas de courriel.
Le meilleur pour commencer
Un peu de tout cette année parmi mes préférés : Tresser les herbes sacrées : Sagesse ancestrale, science et enseignements des plantes* de la biologiste algonquine Robin Wall Kimmerer, Le peuple rieur : hommage à mes amis innus*, du regretté Serge Bouchard (1947-2021), L’amour au temps du choléra du nobélisé Gabriel García Márquez. Working: Researching, Interviewing, Writing* du redoutable journaliste Robert Caro et Le temps des récoltes : cultiver le territoire*, d’Élisabeth Cardin, fondatrice du formidable restaurant Manitoba.
Lecture, nom féminin (9)
Je réalise en compilant cette liste que le corps des femmes a été omniprésent dans plusieurs de mes lectures.
Dans Maquillée*, de Daphné B., c’est surtout le visage. Celui qu’elle farde, adorne, pomponne, tout en gardant un œil averti sur l’industrie mégalocapitaliste derrière les petits pots qu’elle consomme à outrance. Un essai à la fois poétique et percutant.
J’ai relu la litanie de Nelly Arcan, Putain*. Son corps s’impose dans ses phrases interminables où elle dissèque les non-dits et les névroses de la vie d’escorte. Elle n’a pas pris une ride.
Faire corps : Guerre et paix autour de la prostitution en tant que finalité* (Véronique Côté et Martine B. Côté) permet de passer de l’intime au politique. Les deux auteures assument une position abolitionniste, à contre-courant de bien des féministes actuelles. Ça fait réfléchir.
Tapis dans des zones d’ombre, il y a les abus sexuels qui lèvent le cœur. Des années après les faits, Vanessa Springora raconte méthodiquement la perversion de Gabriel Matzneff qui clamait leur « réciproque amour fou » alors qu’elle n’avait que 14 ans, et lui, 49. Le consentement* se lit les dents serrées. J’ai des souvenirs plus flous de Chienne (Marie-Pier Lafontaine). Possiblement que mon subconscient a préféré oublier les pires détails de cette relation père-filles.
Les fous de Bassan (Anne Hébert) et Le Tunnel (Ernesto Sábato) partent de la même prémisse : une femme dans un cas, et des cousines dans l’autre (Nora et Olivia), sont assassinées. Que s’est-il passé ? Dans la Gaspésie des années 30, on a droit à cinq versions discordantes (résultat : l’impression de lire un roman policier lyrique, mais aussi décousu). Quant au meurtrier de l’Argentine du début du siècle, on nous sert seulement sa justification existentialiste de ce féminicide pourtant injustifiable†.
Maryse Condé, elle, revisite l’histoire de Tituba, l’une des accusées aux procès de Salem. De son existence, il ne reste qu’une mystérieuse mention dans les registres. Moi, Tituba, sorcière…* brode autour de la vie de cette femme de la Barbade, devenue esclave d’une famille de la Nouvelle-Angleterre.
À l’opposé, I Know Why the Caged Bird Sings*, est l’autobiographie de l’enfance bien réelle (quoique certainement un peu romancée pour notre plus grand plaisir) de Maya Angelou. Bonne nouvelle : il y a six autres tomes.
Lectures obligatoires (7)
À mes lectures de cette année devraient en fait s’ajouter quelque 330 éditions du Journal de Montréal. Et à travers l’actualité quotidienne, j’ai lu en plus « pour le travail ».
Ce qui explique entre autres la présence dans cette liste d’Éric Lapointe (Jacques Lanctôt (!)) et de l’imbuvable La femme qui aimait trop (écrit par Marc Fischer, le nouveau conjoint de la mère des fils d’Éric Lapointe) (aussi, il faut « deviner » qu’on parle de Ti-Cuir grâce au sous-titre sur la couverture qui indique « roman inspiré de la vie de Mélanie Chouinard, ex-conjointe d’une rock-star »). J’en suis venue à la conclusion que quelqu’un (moi!?) devrait vraiment écrire quelque chose de mieux sur le personnage.
Parmi les plus agréables, je range la bande dessinée S’enfuir, récit d’un otage* (Guy Delisle) et Même le silence a une fin* (Ingrid Betancourt). Tous deux portent sur les bas (les hauts sont rares) d’une captivité interminable. J’avoue une certaine perplexité par rapport à la version d’Ingrid Betancourt, politicienne franco-colombienne. Otage des FARC pendant six ans, quatre mois et un jour (voilà peut-être ce pour quoi son livre fait 823 pages), elle a tendance à se donner le beau rôle… Enfin.
Ces deux livres visaient à me préparer à interviewer Edith Blais, ex-otage au Mali et auteure du Sablier*, qui s’exprimait publiquement pour la première fois depuis son retour. Pour la version courte, je vous conseille humblement mon article L’improbable fuite d’une otage québécoise au Mali.
En parlant d’histoires crève-cœur à l’autre bout du monde, j’ai aussi lu On m’a volé ma famille, et parlé à son auteure, Johanne Durocher. Le résultat est Une mère se bat depuis 16 ans pour retrouver sa fille. La fille en question, Nathalie Morin, est coincée en Arabie saoudite en raison de lois archaïques et d’un mari contrôlant…
Finalement, Le Printemps le plus long : Au coeur des batailles politiques contre la COVID-19* m’a enfin permis de savoir ce qui se tramait dans les coulisses pendant la première e la deuxième vague. Il donne l'impression qu’Alex Castonguay était une mouche sur l'écran du Zoom de la cellule de gestion de crise du gouvernement. Chapeau bas.
L’amélioration constante (9)
Je le mentionne parfois à la blague, mais je n’ai jamais suivi de cours de journalisme avant d’être engagée pour faire ce métier#. Dans un souci de, disons, parfaire mes connaissances, je lis souvent sur le sujet pour compenser.
Avec un titre comme Lettres à une jeune journaliste, de Josée Boileau, j’avais de grands espoirs. Mais peut-être ne suis-je plus si jeune ? L’ancienne rédactrice-en-chef du Devoir aborde les enjeux du journalisme contemporain… quand (personnellement) j’aurais apprécié des exemples concrets pour adoucir les premières fins de semaine à travailler dans une salle de nouvelles.
A contrario, c’est la deuxième fois que je tente d’absorber la science infuse de Working : Researching, Interviewing, Writing*, du journaliste-historien Robert Caro. Il écrit tellement tellement bien, et ses anecdotes sont incroyables.
Prenons celle de ses recherches pour un livre qu’il prépare sur Lyndon B. Johnson. Il commence par visiter le musée-bibliothèque où sont conservées ses archives – quatre étages de boîtes empilées jusqu’au plafond — pour en savoir plus sur sa jeunesse. Puis il pose des questions à ses anciens camarades de classe texans. L’une d’entre elles s’énerve parce qu’il ne semble rien comprendre au personnage, alors que tout est écrit « noir sur blanc ». Ah oui ? Où ça ? Dans l’album de fin d’année, dit-elle. Pourtant, Robert Caro a déjà consulté ledit album et n’a absolument rien trouvé. Il finit par en acheter une copie dans un magasin de seconde main et réalise que les pages incriminantes sur l’adolescence de Lyndon B. Johnson ont été volontairement ARRACHÉES dans la copie qui repose dans ses archives! (Apparemment que Lyndon B. Johnson avait volé des élections de président de classe au secondaire).
Force est de constater que les journalistes aiment les verbes. J’ai lu Écrire pour vivre*, Partir pour raconter*, Prendre parole et Faire dire. Il faut le faire.
Reprenons en quatre temps. Écrire pour vivre* (et non vivre pour écrire), de Jean-François Nadeau, est une compilation de ses meilleurs trucs de pigiste à succès. Pratique, amusant, édifiant.
Partir pour raconter*, de Michèle Ouimet, retrace ses reportages à l’étranger en tant que correspondante à La Presse. Ça fait rêver.
Prendre parole est une collection de courts essais sur l’état du journalisme au Québec tel que perçu par « [s]a (plus si jeune) relève ». L’éloquent plaidoyer d’Émélie Rivard-Boudreau, basée en Abitibi-Témiscamingue, pour un journalisme rég à portée nationale, me donne des envies de déménager dans Charlevoix pour la cause.
Faire dire est un manuel un peu passé date sur l’art de l’entrevue, selon par Claude Sauvé.
Les conseils de la journaliste Kate Murphy (You're Not Listening: What You're Missing and Why It Matters) sont beaucoup plus pratiques. Je retiens que la question directe «pourquoi» a le don de rendre les gens méfiants, contrairement à l’invitation «racontez-moi…».
Dans les coulisses d’Enquête est une étude de cas intéressante sur le scandale de la construction. Mais j’avoue ne pas avoir assez suivi les rebondissements de la saga pour apprécier les prouesses de l’équipe à leur juste valeur.
J’ai lu par ailleurs la petite plaquette de Joseph Pulitzer intitulée « Sur le journalisme ». Très théorique et teinté des grands principes de la constitution américaine.
Près de chez nous (6)
The Mystics of Mile End (Sigal Samuel) se déroule même très près de chez nous, à quelques rues tout au plus. C’est l’histoire d’une famille juive légèrement dysfonctionnelle, obsédée à divers degrés par l’arbre de la connaissance. Il me manque quelques notions de kabbale pour l’apprécier à sa juste valeur, vu le symbolisme ambiant.
Sinon, on dirait que mes lectures ont été teintées — sans que je le fasse exprès — par la réclusion de leurs personnages.
Le bois dont je me chauffe (François Landry) raconte le quotidien d’un intellectuel volontairement exilé dans les Laurentides. Plusieurs envolées perspicaces sur la nature sauvage, et celle des autres habitants du coin. Mais un recueil de nouvelles qui aurait avantage à trancher entre la biographie anonymisée et la fiction.
À l’opposé, la narratrice de L’apparition du chevreuil* se réfugie par nécessité dans un petit chalet pour se mettre à l’abri. Le roman d’Élise Turcotte entremêle des relations familiales houleuses et des délires complotistes et des menaces bien concrètes visant une femme qui « ose » parler. Particulier, mais tout à fait réaliste.
Dans La Héronnière, Lise Tremblay examine les travers humains en grattant le vernis d’un village sans avenir. Je n’ai pas su que penser de la plupart des nouvelles… peut-être un manque de relief, bien que La Héronnière du titre m’ait beaucoup plu.
Les habitants de La petite Russie (Prix des libraires, 2019) sont encore plus loin du bord. Ils se sont portés volontaires pour coloniser Guyenne, dans le fin fond de l’Abitibi, en tant que coopérative qui plus est. Le roman graphique de Francis Desharnais a la grande qualité de documenter cette aventure pas si ancienne (1947), à laquelle ses grands-parents ont d’ailleurs participé.
Quant à Paul dans le Nord, je pensais qu’il s’agissait du Nord, le vrai, celui à qui je réserve la majuscule. Mais non, la bande dessinée de Michel Rabagliati portait sur son adolescence dans les Laurentides. Bof.
Le chaud (2)
J’ai lu L’Amour aux temps du choléra* en prévision de mon voyage à Carthagène (infolettre à venir…). En français, parce que le vocabulaire de Gabriel García Márquez est tout simplement trop précis (et costeño) pour mon niveau d’espagnol. L’histoire est magnifique, bien entendu, et la fin l’est tout autant.
Après en avoir tant entendu les éloges, j’ai terminé Là où je me terre* en quelques heures. Caroline Dawson, enfant de la loi 101, y relate ses premières années au Québec, après avoir fui le Chili de Pinochet avec sa famille un soir de Noël. Tant mieux si ça peut ouvrir les yeux des Québécois sur la persévérance et l’abnégation des immigrants. Et longue vie aux sandwichs de dulce de leche.
Le froid (2)
Christian Girard s’amuse à jouer au présentateur météo dans Le temps qu’il fait* et ça change des commentaires éculés.
Extrait :
Abondance de neige cette nuit. Au point où on ne saurait dire si elle tombera sur le sol ou montera au ciel.
Aujourd’hui, beaucoup de soleil et de ciel bleu, mais temps froid. Quelque chose de cristallin, de délicat dans l’air et comme le plastique froissé d’un emballage défait sous nos pas .
Il fait froid, mais froid dans Robert Mitchum ne revient pas*. On est dans un Sarajevo assiégé, où un Serbe et une Bosniaque champions de tir sont en couple. Et où les snipers sont en demande… L’auteur, Jean Hatzfeld est un ancien reporter de guerre français qui a couvert le siège. L’histoire est fictive, mais non moins poignante.
Un classique (1)
J’ai relu Un héros de notre temps*, publié en 1840 Mikhaïl Lermontov, qui aurait très bien pu s’appeler Le Don Juan des sanatoriums du Caucase. Toujours amusant de constater que les techniques de séduction n’ont que peu évoluées avec les années!
Il n’y a qu’un titre dans cette section, et je prends les suggestions pour qu’elle soit plus fournie l’an prochain.
Lectures autochtones (7)
Allons-y en ordre plus ou moins chronologique.
Jerónimo de Aguilar, personnage basé sur l’interprète de Hernan Cortez et narrateur de Las dos orillas* (Carlos Fuentes), raconte la conquête du « Nouveau monde » et médite sur le pouvoir de la traduction et du langage dans le contexte des premiers contacts entre les Européens et les Mayas et les Aztèques. Un court roman autant historique que conceptuel (que j’ai justement lu à moitié en français, à moitié en espagnol, grâce à la collection Folio).
Kuujjuaq : Memories and Musings* est en quelque sort à l’autre bout du spectre. Dorothy Mesher, Inuite du Nunavik, couche sur papiers ses souvenirs toujours vifs du Kuujuaq « d’avant » et du Kuujuaq « d’après » l’arrivée des Américains (qui ont établi une base militaire à ce qu’ils appelaient Fort Chimo). Son précieux témoignage a été retranscrit dans la tradition des histoires orales. Je lui ai parlé quelques minutes au téléphone pour un article et elle est aussi sympathique que le laissait présager son livre.
Parlant de rencontres, il y a celles avec les Innus qui ont marqué Serge Bouchard et qui sont distillées dans Le peuple rieur : hommage à mes amis innus*. J’ai préféré les sections qui racontent son terrain d’anthropologue (et ses multiples fous rires), mais j’apprécie tout autant le soin qu’il a mis à documenter les innombrables tentatives des Innus pour préserver leur culture et leur mode de vie.
L’œil du maître, de Dalie Giroux, offre une dense analyse des luttes souverainistes qui ont la fâcheuse tendance de reproduire certains des pires travers des colonisateurs, mais cette fois envers les Premières nations. J’ai trouvé la lecture ardue, mais les idées sont riches.
Pédiatre, Samir Shaheen-Hussain se penche sur la politique qui interdisait la présence d’un parent lors de l’évacuation médicale d’urgence d’un enfant par les airs jusqu’en 2018 (!), politique qui avait un impact disproportionné envers les familles autochtones… C’est le prétexte pour ensuite aborder toutes les déclinaisons du colonialisme médical d’hier à aujourd’hui (et ce, avant la mort tragique de Joyce Echaquan). Prose un peu académique par moments, indignation justifiée 100 % du temps. Cela s'appelle Plus aucun enfant arraché : Pour en finir avec le colonialisme médical canadien*.
Pour alléger l’atmosphère, je conseille Nobody Cries at Bingo*. Crie, Dawn Dumont revient sur les 400 coups de sa jeunesse entre plusieurs réserves de la Saskatchewan. C’est très drôle et pas stigmatisant pour un sou.
Tresser les herbes sacrées : Sagesse ancestrale, science et enseignements des plantes* est une leçon de botanique (emploi officiel de Robin Wall Kimmerer), mais surtout une lettre d’amour à la nature environnante. Et c’est un coup de cœur comme je n’en avais pas eu depuis longtemps. Je vous écris en faisant face à un écran, bien loin des quenouilles ou d’une talle de fraises des champs, mais je serai dans un autre état d’esprit en allant les visiter la prochaine fois.
Un peu de poésie (2)
C’est techniquement un essai biographique, mais il se lit comme un poème. Les villes de papier* (Dominique Fortier, prix Renaudot) peignent par touches la vie de la poétesse américaine Emily Dickinson, cloîtrée par choix pendant de nombreuses années. Tournez les pages délicatement.
Sinon, je suis archinulle pour décrire les recueils de poèmes, mais je recommande chaudement celui de Patrice Desbiens. « poèmes »*.
Un nouveau jour va se lever (5)
Demain est un autre jour, comme on dit, et il est permis de rêver.
François Archambault met en scène un groupe de scientifiques en 1979 passés à un cheveu de convaincre les géants du pétrole de la catastrophe climatique à venir. Sans surprise, Pétrole finit mal.
Autre tare de notre époque, la croissance sur stéroïdes, que Jean-Marie Abraham nomme joliment « le mal de l’infini ». Il décortique de façon limpide la décroissance qui pourrait servir à Guérir du mal de l’infini. Produire moins, partager plus, décider ensemble*. Très recommandé.
Julie Posca utilise la satire pour moquer ceux qui carburent au matérialisme (voir ci-haut) et au paraître. Comme dans toute satire, la vérité transpire entre les lignes du Manifeste des parvenus : le think big des penses-petit.
Maïka Sondarjee est beaucoup plus sérieuse dans Perdre le Sud : Décoloniser la solidarité internationale. Elle décrit politiquement correctement les dérives de l’aide internationale à renfort de grands mots qui m’ont fait bâiller à la longue.
J’ai préféré côtoyer Élisabeth Cardin, qui part à la (re)découverte des habitudes culinaires de nos ancêtres dans Le temps des récoltes : cultiver le territoire*. Bon, sans voiture et habitant dans l’un des quartiers comptant le moins d’espaces verts de Montréal, je ne peux que fantasmer sur les récoltes en question.
Des dessins et des lettres (3)
L’Étrange cas Barbora Š.* est, effectivement, tellement étrange qu’il en est en dur à décrire. Kidnappée, une jeune fille de 13 ans est sauvée des griffes d’un pédophile par la police tchèque. Sauf qu’il s’agit en fait d’une femme de 33 ans opérée pour ressembler à une enfant, et qu’elle fugue en Norvège pour échapper aux questions. C’est basé sur un fait divers qui date de 2007 (!!!) et c’est bien dessiné. Une œuvre de Vojtech Masek, Marek Sindelka et Marek Pokorny.
L’inimitable Maira Kalman s’intéresse cette fois à la garde-robe de Sara Berman (Sara Berman’s Closet), une Polonaise juive immigrée à New York qui ne portait que du blanc. Aussi épatant qu’à l’habitude.
Et enfin, le deuxième opus de Maus, A Survivor’s Tale : And Here My Troubles Began. L’histoire du père de l’auteur dans les camps nazis, racontée sous forme de souris et de chats, est à pleurer.
En résumé :
29/53 autrices (55%)
35/53 Québécois.es (66%)
30/53 recommandés (57%)
8/53 en anglais (15%)
1/53 en espagnol (1,8%)
Sur ces statistiques, je nous souhaite une année 2022 riche en lectures absorbantes.
N’hésitez pas à m’écrire un petit mot pour me partager vos incontournables.
xx
Nora
ps. je viens de découvrir qu'il y a une boîte de réception cachée de TinyLetter où sont envoyées toutes vos réponses que je n'avais jamais lues! Viviane, Alain, Laurie, Jason, Fred, Geneviève, Capi, les parents... tellement désolée.
† J’en profite pour vous faire découvrir l’œuvre de la peintre colombienne Beatriz González, précurseure du pop art, qui s’est basée sur des coupures de presse pour produire plusieurs de ses œuvres (voir ici). La plus connue est Los Suicidas del Sisga (Les suicidés du Sisga). C’est le portrait d’un couple qui a préféré mourir plutôt que de se voir interdits de s’aimer. Merci à Sandra pour la découverte.
# J’exclus de ce décompte un excellent cours sur les rouages institutionnels de la presse au Québec, donné par l’ex-président du Conseil de presse, Guy Amyot.